Nos entreprises locales traversent la crise

L’économie belge ne va pas bien.  Après la crise sanitaire, c’est la crise économique qui pointe le bout de son nez.  Les médias relaient ces informations à longueur de journée.  Le Petit Tram est parti à la rencontre de nos commerçants pour voir comment cela se passe à Ittre.  Rencontre avec Jean-Marc Ternisien, le nouveau président de Comartagrind, l’association des Commerçants, Artisans, Agriculteurs et Industriels d’Ittre.

Jean-Marc Ternisien est arrivé à Virginal il y a plus de 7 ans. Fervent défenseur de l’esprit ittrois, il s’investit dans son village, en tant qu’administrateur du Centre culturel, secrétaire de la section locale du MR ou président du Conseil consultatif de l’Economie.  Depuis 1997, il dirige Phoenix JMT, une société basée à Braine-le-Château, qui produit des bâches, panneaux publicitaires et lettrages pour véhicules, principalement pour d’autres entreprises, même s’il travaille de temps en temps avec des particuliers également.  Il est probablement le mieux placé pour nous parler de nos commerçants…

Comartagrind ne représente pas tout le monde.  Mais une bonne partie.  Avec environ 90 membres, l’association de défense des commerçants et indépendants représente environ 30% des 300 indépendants présents sur notre commune.  On y retrouve tous les corps de métiers.  Il suffit, pour s’en rendre compte, de parcourir l’annuaire sur www.comartagrind.be

Pour Jean-Marc Ternisien, la situation sanitaire actuelle est vécue différemment selon le secteur d’activités : « WTC, par exemple, une société qui fabrique du gel hydroalcoolique, a beaucoup travaillé ces derniers mois.  D’un autre côté, on a des sociétés événementielles, comme DVision (Stéphan De Mesmaeker) ou Seepower (Emmanuel Baneton) qui sont à l’arrêt complet depuis le mois de mars.  Entre les deux, on a les restaurants, qui ont du s’adapter en proposant de la vente à emporter, ce qui a bien fonctionné de manière générale.  La Brasserie des Artistes, par exemple, a profité de l’arrêt de ses activités pour rénover et refaire la décoration, tout en gardant son personnel. »

Pour Phoenix JMT aussi, les activités ont ralenti pendant le confinement : « Notre chiffre d’affaires est descendu à 10% au mois d’avril.  Nous pouvions pourtant travailler pendant le confinement, mais ce sont nos clients qui ont stoppé.  Donc, même si nous étions en mesure de produire, nos clients qui, eux, ont fermé, ont annulé leurs commandes.  Les campagnes publicitaires se sont arrêtées, notamment celles destinées à l’Euro de football qui a été annulé. »   Petit à petit, les commandes sont revenues : « En mai et juin, nous sommes remontés à 50% d’activités.  En juillet, on était à 100%.  Et d’août à octobre, la reprise a été très bonne, et on rattrape le retard qu’on avait pris durant le confinement ».

Dès le début de la crise, Comartagrind a soutenu ses membres, avec un soutien administratif « nous avons relayé, auprès de nos membres, les aides disponibles et les démarches à entreprendre pour les obtenir », un soutien publicitaire « nous avons lancé une campagne de promotion pour le take away en offrant des bâches et des panneaux publicitaires pour en assurer la promotion » et un soutien sanitaire « Chaque membre a reçu un kit ‘stay safe’ avec du gel, du savon antibactérien, du nettoyant pour surfaces et une boite de masques ».  

Mais cela est-il suffisant pour pallier le manque de commandes : « Les aides publiques nous ont aidés, mais le problème est qu’elles ne sont pas proportionnelles au secteur ou à la taille de l’entreprise.  Pour certaines entreprises, elles sont ridicules. »

Depuis fin octobre, tout le secteur de l’horeca est à nouveau à l’arrêt, ce qui n’est pas sans conséquences, même si nos restaurateurs trouvent une alternative avec la vente à emporter.  « Restaurant ou vente à emporter, ce n’est pas la même organisation.  A chaque changement, c’est une grosse réorganisation ! » précise Jean-Marc Ternisien.

Un retour vers le commerce local ?

Le Président de Comartagrind confirme que le confinement a ramené la clientèle vers le commerce de proximité.  « C’est indéniable.  Avec les craintes sanitaires, les gens ont préféré les petits commerces aux grandes surfaces.  Avec la fermeture des écoles, le télétravail et le confinement, on ne se déplaçait plus et on faisait ses courses près de son domicile.  C’est positif.  Mais ce n’est pas cela qui a fait exploser le chiffre d’affaires. D’abord parce que nos commerces ont aussi perdu une clientèle de passage qui ne prenait plus le chemin de l’école ou du travail.  Ensuite, quand chacun a repris le travail, les habitudes sont revenues. C’est retombé après le confinement».

S’il avait un conseil à donner aux citoyens, ce serait celui-ci « Les commerçants sont fragilisés, et on craint pour la suite.  Nous avons besoin de soutien.  Achetez local  et partagez vos bonnes adresses sur les réseaux sociaux !  …»  Maintenant, plus que jamais, Jean-Marc préconise le slogan de son association « Faites-le bon choix, consommez ittrois ! » 

Les restaurants qui passent en take away 

La casa vostra 

L' art de vivre 1460

Le griffon

L'atelier du ry ternel

L' Y Ittre

Bientôt un SPAR à Virginal ?

Le Conseil communal en a débattu lors de sa dernière séance.  Un projet de moyenne surface SPAR pourrait voir le jour en face du centre sportif de Virginal.  Qu’en pense l’association des commerçants ?  « Nous ne prendrons pas position, car il s’agit d’une décision politique et Comartagrind se veut apolitique.  D’un côté, cela va affecter le petit commerce local.  Mais cela va aussi créer de l’emploi local.  On ne sait quel est le pire des deux maux.  Néanmoins, on n’est pas dans un projet d’énorme surface, et cela reste à taille villageoise.  Je suis confiant dans le fait qu’on va continuer à faire appel à nos artisans. » conclut Jean-Marc Ternisien.

Un marché pour Noël ?

Avec les mesures sanitaires actuelles, y a-t-il encore de la place pour un marché de Noël en 2020 sur la place d’Ittre.  La réponse est limpide : NON !  La Féér’Ittre n’aura pas lieu cette année.  Par contre, il n’est pas impossible qu’un plan B soit dans les cartons de Comartagrind pour passer les fêtes de fin d’année.