"Je voulais une autre vie": Olivier Baudoux, policier, a écrit un livre sur sa reconversion

Après avoir vécu six ans à Braine-l’Alleud et trente ans à Bruxelles, Olivier Baudoux s’est installé à Virginal, depuis maintenant une dizaine d’années et est très attaché à son village « d’adoption », comme il dit, où il se sent bien et en sécurité. Policier au sein de la Zone de Police Ouest Brabant wallon depuis quatre ans, il vient de publier un livre dont le sujet principal et sa reconversion professionnelle et la Police. 

• À 38 ans, vous avez quitté votre ancien boulot pour entrer dans la Police. Qu’est-ce qui a provoqué cette décision ? Quel métier faisiez-vous avant ? 

J'ai passé les tests pour rejoindre la Gendarmerie à la fin des années 90. J'avais une vingtaine d'années. Pendant les épreuves de sélection, mon papa, qui était indépendant dans le secteur de la distribution automatique, est tombé gravement malade. Je me suis donc retiré du processus de recrutement et j'ai décidé de rejoindre l'entreprise familiale, afin qu'il puisse se retirer et se soigner. Je lui avais promis de lui assurer des revenus mensuels sans qu'il ait à se soucier de quoi que ce soit. Quand il est décédé, le 8 mai 2004, j'ai poursuivi cette activité professionnelle, mais je savais que, tôt ou tard, j'allais tout plaquer et tenter à nouveau ma chance, cette fois, pour rejoindre la Police Intégrée, structurée à deux niveaux. 

• Quelle fonction exercez-vous ? Depuis combien de temps ? 

Je suis Inspecteur de Police. J'ai rejoint l'Académie de Police du Hainaut, située à Jurbise, le 01/06/2018. J'ai pris mes fonctions d'Inspecteur au sein de la Zone de Police Ouest Brabant wallon le 04/07/2019, après un an de formation académique... et une seconde session à cause d'un petit échec en sport. La Zone de Police Ouest Brabant wallon englobe les 4 communes suivantes : Ittre, Rebecq, Tubize et Braine-le-Château.

 • Certains enfants rêvent de devenir policier. Est-ce que, selon vous, ce rêve vaut la peine d’être vécu ? 

Ma réponse à cette question est un très grand "oui" ! Trop souvent, on a une image du policier qui est très négative, car on ne retient de lui que le côté répressif du travail. Or, être policier, c'est avant tout exercer une profession à caractère social, exigeant une grosse dose d'empathie, d'assertivité, de prise d'initiatives. Le policier pénètre dans le quotidien de la population, toutes catégories sociales confondues. On l'appelle toujours parce qu'il y a un problème et car on attend de lui une solution. Quelques exemples de missions sur lesquelles la Police intervient : les accidents de la circulation (avec dégâts matériels, avec blessés, mortels), les vols qualifiés dans les habitations, les extorsions, les tapages, les différends familiaux, qu'ils soient avec ou sans coups, les animaux en divagation sur la voie publique, les décès (naturels ou suspects), les suicides,... Nos missions sont tellement variées et les services de police le sont tout autant qu'il serait presque impossible d'en dresser une liste exhaustive. C'est très simple, je ne conçois pas qu'on puisse s'ennuyer quand on exerce ce métier. Je ne regrette absolument pas mon choix, c'est une certitude !

 • Vous avez vécu des expériences difficiles, dont certaines sont racontées dans votre livre, comment trouvez-vous la force de continuer ? Est-ce que partager vos expériences via l’écriture vous aide ? 

En effet, j'ai vécu des expériences absolument catastrophiques sur le plan humain… Quand il y a un fait qui se commet ou qui survient accidentellement, il ne faut jamais oublier qu'il y a aussi des victimes. Ce statut de victime peut être attribué à toute personne, de tout âge. Notre métier, c'est aussi de tout mettre en oeuvre pour soutenir les victimes, les accompagner, les entendre, trouver des solutions à leurs problèmes. Ces tâches, nous les accomplissons aussi quand, en face de nous, se trouve un suspect. La force de continuer, je la trouve lorsque je me dis qu'en rentrant de mission, je me suis rendu utile. Partager mes expériences via l'écriture ne m'aide pas forcément, mais tend à expliquer aux lecteurs l'envers d'un décor très méconnu et souvent mal interprété.

 • Votre récit est autobiographique, est-ce que dans l’avenir vous seriez tenté d’écrire autre chose ? 

Oui... Je pense avoir pris goût à l'écriture. J'ai entamé mon deuxième livre. A ce stade, il en est encore aux prémices mais le sujet sera le harcèlement scolaire et via les réseaux sociaux. J'espère le terminer assez rapidement car c'est un sujet qui me tient particulièrement à coeur. Le harcèlement est un problème à prendre très au sérieux. Il peut avoir des conséquences absolument dramatiques…

 • D’où vous est venu cet intérêt pour l’écriture ? Pourquoi ce support et qu’est-ce qui vous a fait passer le cap de le publier ? 

"Les paroles s'envolent, les écrits restent". L'écriture, c'est un moyen, à mon niveau, pour faire passer des émotions. La force des mots est titanesque, bien plus que celle des poings... J'ai décidé de publier ce livre, autobiographique, car je voulais, avant toute chose, offrir un chouette cadeau à mes enfants, Eliott et Eloïse. Je voulais qu'ils comprennent par où leur père était passé, ce qu'il avait entrepris, pour réaliser son rêve. Je voulais surtout leur faire comprendre que pour obtenir, il faut se battre, surtout contre soi. En parlant à mon entourage de ce projet d'écriture, beaucoup m'ont dit que si ce livre sortait un jour, ils en achèteraient un exemplaire. Ils ont tous tenu parole…

 • Comment vos collègues et vos supérieurs (de la Police) ont accueilli votre témoignage ? 

Au moment où je vous réponds, environ deux-cents exemplaires ont été vendus. Je ne m'attendais pas du tout à ce résultat. Pour l'instant, tous les retours que j'ai sont plus que positifs. Mes collègues et supérieurs hiérarchiques se retrouvent, en grande partie, dans ce récit, car ils ont aussi vécu ce que je décris. Je leur fais, en quelque sorte, revivre certains souvenirs, généralement très bons. Aussi, ils découvrent, pour certains qui me connaissent moins, qui je suis et d'où je viens.

 • Quand avez-vous commencé à écrire et quand a-t-il été publié ? 

J'ai commencé à écrire en 2015 mais j'ai laissé la rédaction de côté pendant environ trois ans, pour reprendre à fond il y a plus ou moins six mois. Le livre est paru en décembre 2022. J'ai d'ailleurs reçu les 100 premiers exemplaires le 22 décembre, veille de mon anniversaire (un très beau cadeau, en somme !)

 • Pouvez-vous nous résumer en quelques lignes de quoi parle votre livre ? 

L'histoire commence quand je décide de tirer un trait sur mon ancienne vie professionnelle. Débute alors le très long processus de recrutement au sein de la Police, suivi par la formation académique, les stages en zone de Police puis, la vie sur le terrain, en ma qualité d'Inspecteur. Je fais part aux lecteurs d'une tranche de ma vie, pendant laquelle je me suis battu pour progresser. J'ai essayé d'être simple, drôle, émouvant, piquant, mais toujours juste et vrai. Dans ce bouquin, tout est vécu. Propos recueillis 


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www.publier-unlivre. com/fr/le-livre-enpapier/3023-je-voulais-une-autre-vie

Contact : 

Olivier Baudoux

olivier.baudoux@police.begium.eu