La Nostalgie des Blattes

Du 2 février au 12 février
Théâtre de La Valette

Deux femmes âgées sont assises côte à côte dans un espace nu. Elles attendent des spectateurs qui ne viennent pas. Cela se passe dans un monde entièrement aseptisé où il est interdit de fumer, de manger du sucre et du gluten, où il n’y a plus d’insectes, ni de rats, ni de champignons, où les « brigades sanitaires » veillent au respect des règles d’hygiène. L’une était comédienne bienpensante, l’autre prostituée, mais ce qu’elles ont en commun, la curiosité qu’elles présentent, c’est leur corps qui a vieilli sans aucune intervention de chirurgie esthétique. Par moment, elles entendent des grondements d’engins volants qui s’écrasent non loin d’elles alors qu’elles guettent l’arrivée d’une hypothétique résistance.


Pierre Notte nous parle de deux vieilles peaux, vivant dans un monde hygiéniste, aseptisé : ni blattes, ni grain de poussière, plus le moindre défaut. Tout est botoxé, lissé, gommé. Elles sont les dernières vieilles « authentiques », les dinosaures d’un temps passé que l’on vient visiter comme dans une foire aux monstres ou un musée, que l’on vient scruter, examiner, sonder. Seulement voilà, aujourd’hui, personne ne vient… Elles vont alors se scruter l’une l’autre, se juger, se jauger, se brimer, se chahuter, se persécuter pour finalement se reconnaître et… s’aimer ! Le tout dans une écriture tonitruante et drôlissime. Une déferlante de répliques toutes plus cinglantes et plus cyniques les unes que les autres et qui, au final, nous parlent de l’essentiel : l’amour, la solitude, la décrépitude, la mort.