Les Garçons et Guillaume, à Table !
« Le premier souvenir que j’ai de ma mère, c’est quand j’avais quatre ans. Elle nous appelle, mes deux frères et moi, pour le dîner en disant : « Les garçons et Guillaume, à table ! » et la dernière fois que je lui ai parlé au téléphone il y a deux jours, elle raccroche en me disant : « Je t’embrasse ma chérie » ; eh bien disons qu’entre ces deux phrases, il y a quelques malentendus. »
Encore jeune garçon, Guillaume pense qu’il est une fille et se comporte comme telle, ce qui n’est pas sans déplaire à sa mère qui ne manque pas une occasion d’entretenir la confusion.
Au fil d’un texte touchant et drôle, Guillaume Gallienne dresse le portrait d’un garçon perdu, sujet d’une confusion sexuelle troublante, incomprise par un entourage hostile, il s’interroge sur sa propre identité construite au travers des « normes » sociales. Il brouille alors les pistes, entretient la confusion, s’amuse de cette « fragilité » et rend hommage à la féminité.
Sans en avoir l’air et avec beaucoup de dérision, Guillaume donne un bon coup de pied dans la fourmilière parce qu’il ne revendique rien d’autre que sa propre différence et son propre droit au bonheur dans une société qu’il rêve inclusive.
La complexité de s’identifier à un genre souvent stéréotypé, la fragilité d’un homme hétéro, ce qu’on nomme « féminité » alors qu’il s’agit de masculinité fragile sont les thématiques, pertinentes aujourd’hui, abordées par « Guillaume ».
Cela ne donne pas lieu à un spectacle revanchard, reste drôle et léger mais vous fera découvrir l’émotion, la fragilité, la finesse du personnage dans une scénographie à l’esthétique soignée dévoilant son univers intérieur.
Lieu : Théâtre de la Valette